Comment réhéberger des applications

​​Pour réhéberger une application, il faut la migrer entre les environnements — généralement de sur site vers le cloud, ou dans certains cas, vers des charges de travail spécialisées sur site — sans altérer son architecture ni son code.

Objectifs d’apprentissage

Cet article s'articule autour des points suivants :

  • Identifier les scénarios idéaux pour le réhébergement des applications dans le cloud
  • Découvrir les meilleures pratiques en matière de planification et de mise en œuvre du réhébergement
  • Comprendre les besoins en matière d'infrastructure, au-delà du calcul, lors du réhébergement

Contenu associé


Vous souhaitez continuer à enrichir vos connaissances ?

Abonnez-vous à theNET, le récapitulatif mensuel de Cloudflare des idées les plus populaires concernant Internet !

Consultez la politique de confidentialité de Cloudflare pour en savoir plus sur la manière dont nous collectons et traitons vos données personnelles.

Copier le lien de l'article

Qu'est-ce que le réhébergement d'applications ?

Le réhébergement d'applications, également appelé « lift-and-shift » (portage cloud), désigne le processus qui consiste à déplacer une application d'un environnement sur site vers le cloud, avec peu ou pas de modification de son architecture sous-jacente. Cette approche permet aux organisations de faire migrer rapidement leurs charges de travail sans avoir à reconfigurer ni modifier leurs applications en profondeur.

En transférant les applications vers des plateformes cloud, les entreprises peuvent réduire leur dépendance à l'égard des équipements matériels, réduire leurs coûts opérationnels et améliorer l'évolutivité et la résilience.

Pourquoi les entreprises font-elles migrer des applications vers le cloud ?

Plusieurs facteurs clés sous-tendent le passage aux environnements cloud :

  • Évolutivité : les plateformes cloud offrent des ressources élastiques qui s'adaptent à la demande
  • Rentabilité : la migration vers le cloud réduit les frais généraux et transfère les dépenses vers un modèle plus flexible de paiement en fonction de l'utilisation
  • Résilience et disponibilité : l'infrastructure cloud propose souvent des fonctionnalités intégrées de redondance et de reprise après sinistre
  • Sécurité et conformité : les principaux fournisseurs de cloud proposent des fonctionnalités de sécurité et des certifications pour répondre aux besoins en matière de conformité
  • Innovation : migration cloud permet d'accélérer les cycles de développement, de faciliter les intégrations et d'accéder à des services tels que l'IA, les outils d'analyse et l'informatique serverless

Si la plupart des entreprises migrent vers le cloud pour bénéficier de ces avantages, une minorité importante (généralement de grandes entreprises avec des charges de travail spécialisées) réhébergent certaines applications dans des environnements sur site, afin de répondre à des contraintes uniques en matière de performances, de conformité ou de coûts.

Comment le réhébergement accompagne la modernisation des applications

La modernisation des applications désigne le processus de mise à jour et de migration des applications logicielles existantes (et de leur infrastructure sous-jacente) afin de mieux répondre aux besoins d'une entreprise en matière de sécurité, de performances et d'évolutivité. Le réhébergement est une pratique courante qui s'inscrit dans cet effort plus large.

Si le réhébergement n'implique pas de modifications importantes de l'application elle-même, il permet de profiter des avantages du cloud et apporte son concours aux efforts de modernisation supplémentaires, tels que la conteneurisation, l'adoption de microservices ou le remaniement.

Dans certains cas, le réhébergement est l'étape finale pour les applications traditionnelles qui ne nécessitent pas de mises à niveau importantes. Dans d'autres, elle sert de phase de transition avant une transformation plus profonde.

Réhébergement, replateformisation et remaniement

La modernisation des applications peut être envisagée de différentes manières, notamment par :

  • Réhébergement : déplacer une application vers le cloud (avec des changements minimes)
  • Replateformisation : effectuer quelques modifications optimisées pour le cloud (par exemple, la migration d'une base de données autogérée vers un service cloud géré), sans modifier le code de l'application de base
  • Remaniement : repenser ou réécrire une application afin de tirer parti des fonctionnalités cloud-native, comme les conteneurs ou l'informatique serverless

Chaque approche implique des compromis sur le temps, le coût et la complexité. Le réhébergement allie rapidité et simplicité, ce qui en fait un choix pratique pour les organisations qui cherchent à réduire les risques tout en accélérant l'adoption du cloud.

Quelles sont les meilleures pratiques pour le réhébergement ?

Le réhébergement ca au-delà du simple fait de déplacer le code d'application d'un serveur dans un datacenter vers une machine virtuelle dans le cloud. Il s'agit d'un processus structuré qui inclut la planification, l'automatisation, les tests et la mise à l'échelle non seulement pour les ressources de calcul, mais également pour l'ensemble de l'infrastructure des applications.

Évaluation et planification

Avant de réhéberger une application dans une infrastructure cloud, prenez le temps de comprendre les éléments à déplacer et la manière dont ces derniers interagissent avec les autres systèmes.

Identification des dépendances des applications

Pendant la phase de découverte, dressez une carte des composants essentiels de l'application et des dépendances, comme un fichier binaire d'application monolithique (une unité déployable unique contenant toute la logique, comme un JAR, un WAR ou un exe), une couche de présentation du rendu côté serveur (par exemple, JSP, ASP). .NET), une logique métier intégrée directement dans l'application, et une base de données relationnelle (souvent un seul RDBMS, comme Oracle, SQL Server ou MySQL).

Tenez également compte des dépendances courantes, notamment les serveurs d'applications (comme Tomcat, WebLogic ou IIS), les API externes, les systèmes d'authentification, les règles réseau, les adresses IP ou les points de terminaison codés en dur, ainsi que tous les autres services connectés. Cette liste n'est pas exhaustive, mais elle réunit un grand nombre des éléments que l'on trouve habituellement dans les architectures des applications traditionnelles.

Cette étape permet d'éviter les imprévus lors de la migration et garantit la prise en compte de tous les mouvements.

Évaluation des besoins en infrastructure cloud

Une fois les dépendances essentielles cartographiées, évaluez les besoins de l'application dans son nouvel environnement :

  • Besoins en calcul et en stockage
  • Sensibilité à la latence
  • Objectifs de sauvegarde et de récupération
  • Zones de disponibilité régionale
  • Attentes en matière de bande passante en période de pic

C'est également le moment d'évaluer la pile de prise en charge : DNS, CDN, protection contre les attaques DDoS et observabilité. Le réhébergement constitue également une opportunité de modernisation de ces couches.

Choisir le bon fournisseur de cloud

Les fournisseurs de cloud jouent un rôle de premier ordre dans le succès à long terme des efforts de migration. Si la tarification du calcul est souvent le premier point de comparaison, il convient d'aller plus loin dans l'examen des solutions proposées.

Lors de l'évaluation de partenaires en matière de solutions cloud ou de modernisation, il est important de rechercher un fournisseur qui propose un ensemble complet de fonctionnalités au service des performances, de la sécurité et de l'efficacité opérationnelle. Cela comprend des services backend évolutifs capables d'évoluer avec la demande sans provoquer de flambées imprévisibles du coût, ainsi que des fonctionnalités de sécurité intégrées au niveau du réseau comme des pare-feu applicatifs web (WAF), la protection contre les attaques DDoS et des contrôles d'accès très stricts.

Un réseau mondial de diffusion de contenu (CDN) est également essentiel pour assurer une diffusion rapide et constante des ressources statiques et dynamiques aux utilisateurs du monde entier. Les fournisseurs doivent proposer des services DNS intégrés non seulement rapides et fiables, mais également programmables, pour accompagner l'automatisation et la résilience.

Enfin, les outils d'observabilité natifs (c'est-à-dire, intégrés de manière transparente aux piles existantes de journalisation et de surveillance) s'avèrent essentiels au maintien d'une visibilité et d'un contrôle à mesure que les applications évoluent.

Test et validation post-migration

La migration est réussie lorsqu'une application fonctionne correctement, de manière sécurisée et efficace. Après le réhébergement, il est important de comparer les indicateurs de performances clés tels que la latence et le débit avec la base de référence sur site pour vérifier que l'application répond aux attentes des utilisateurs. L'exécution de tests de charge peut permettre de simuler une demande réelle et de découvrir des problèmes qui pourraient ne pas être visibles dans des conditions normales. L'examen des journaux et des alertes s'avère également essentiel pour identifier les anomalies ou les erreurs de configuration susceptibles d'affecter la fiabilité ou la sécurité.

Au-delà des performances des applications, les équipes doivent également valider les composants de l'infrastructure de prise en charge (notamment la résolution DNS, le comportement du CDN, les configurations TLS et les règles de pare-feu) afin de confirmer qu'ils fonctionnent comme prévu dans le nouvel environnement.

Dans le cadre du basculement de la migration, la redirection du trafic joue un rôle essentiel pour garantir une transition fluide, sans interruption de service pour les clients. Les techniques telles que le déplacement du trafic basé sur les DNS, l'équilibrage de charge pondéré et les déploiements de non-injonction peuvent contribuer à la migration progressive des utilisateurs depuis l’environnement sur site vers la version cloud de l’application. Ceci permet aux équipes de surveiller le comportement du système en temps réel, d'identifier rapidement les problèmes et de revenir en arrière si nécessaire ; et tout cela, sans perturber expérience utilisateur finaux. Une coordination minutieuse des TTL de DNS, des contrôles d'intégrité et de la couverture de la surveillance est essentielle pour assurer la continuité du service pendant cette phase critique.

Surveillance et évolution des ressources cloud

La mise à l'échelle doit être proactive. Envisagez l'utilisation de groupes de mise à l'échelle automatique ou les options serverless si cela correspond à vos charges de travail en cours. Et surveillez les dépenses en cloud : l'optimisation des coûts de la migration cloud ne s'arrête pas après le lancement des applications dans le cloud.

L'observabilité continue et post-migration peut vous aider à :

  • Détecter rapidement les problèmes de performances
  • Gérer l'utilisation des ressources
  • Identifier les événements liés à la sécurité

Mettez en œuvre une surveillance cloud-native ou tierce afin de prendre en charge :

  • Les indicateurs des applications (processeur, mémoire, erreurs)
  • Les flux de réseau et anomalies du trafic
  • Les performances du DNS et taux de réussite de la mise en cache
  • L'efficacité du CDN (cache en périphérie ou extraction du serveur d'origine)

Quand réhéberger des applications

Le réhébergement est souvent idéal lorsque les organisations doivent migrer rapidement, s'épargner de gros efforts de développement ou prolonger la durée de vie d'un système traditionnel. Cette approche peut également répondre aux besoins des entreprises qui cherchent à réduire leur dépendance à l'infrastructure physique, tout en lançant une transformation plus large de leur infrastructure informatique.

Les scénarios idéaux pour le réhébergement

Le réhébergement est plus efficace dans les scénarios où les entreprises disposent d'applications traditionnelles, stables mais coûteuses, qui deviennent fastidieuses à gérer sur site. Elle s'avère également bien adaptée lorsqu'il est nécessaire de quitter rapidement un datacenter ou lorsque la priorité est d'effectuer une migration vers le cloud avec des perturbations minimales de la base de code d'une application existante.

Pour les équipes qui prévoient à l'avenir des efforts de modernisation plus vastes, le réhébergement peut constituer une première étape stratégique ; il permet des changements fondamentaux dès aujourd'hui, tout en préservant la flexibilité nécessaire à de futurs remaniements. Dans ces cas, le réhébergement donne plus de valeur aux applications traditionnelles, sans qu'il soit nécessaire de procéder à des réécritures immédiates, et permet ainsi de gagner du temps sur la suite de la modernisation lorsque l'entreprise sera prête.

Les facteurs métier et techniques qui influencent le réhébergement

Au moment d'évaluer le réhébergement en tant que voie de modernisation des applications, pensez aux éléments suivants :

  • Délai de mise en cloud : la rapidité avec laquelle l'organisation doit faire migrer ses applications vers un nouvel environnement
  • Contraintes budgétaires : les ressources financières actuelles permettent-elles des efforts de réhébergement ou la préparation des efforts de replateformisation ou de remaniement à venir
  • Continuité opérationnelle : la tolérance de l'entreprise aux interruptions de service potentielles pendant la migration
  • Personnel : la disponibilité des compétences internes nécessaires à la prise en charge des initiatives de modernisation approfondies

Le réhébergement peut faciliter la gestion des risques et des contraintes en matière de ressources en fournissant un chemin relativement fluide vers le cloud.

Optimisation des coûts de migration cloud

Le réhébergement peut optimiser les coûts à court terme lors de la migration cloud en réduisant les coûts de maintenance du matériel et de licence, les frais généraux associés aux datacenter et le temps de provisionnement de l'infrastructure. Toutefois, le réhébergement ne suffit pas à optimiser les coûts à long terme. Sans remaniement ni replateformisation, les applications peuvent ne pas utiliser les efficacités cloud-native telles que la mise à l'échelle automatique, les services serverless ou gérés.

À court terme, les entreprises peuvent générer un rapide retour sur investissement en éliminant les dépenses en capital et en supprimant le besoin d'infrastructure physique. À long terme, toutefois, la véritable rentabilité nécessite une optimisation plus profonde, comme l'optimisation de l'utilisation du calcul, le redimensionnement des instances et le découplage des services monolithiques afin d'améliorer l'évolutivité et l'allocation des ressources.

Gestion des dépenses en cloud après la migration

Si le réhébergement peut réduire certains risques pour la sécurité, comme la dépendance à l'égard de la mise en œuvre de correctifs au sein d'une infrastructure vulnérable et obsolète, il en engendre également d'autres. Les applications qui étaient sécurisées dans un environnement contrôlé sur site peuvent être exposées dans un environnement cloud moins contrôlé, à moins que des mesures ne soient prises pour les sécuriser correctement via une plateforme de sécurité cloud-native.

Le coût est un autre aspect à prendre en compte. À défaut d'une gestion proactive, les applications réhébergées peuvent donner lieu à des factures de cloud plus élevées que prévu. Par exemple, les frais de trafic sortant (c'est-à-dire les frais de transfert de données hors de l'environnement d'un fournisseur de cloud) peuvent augmenter rapidement, en particulier pour les applications gourmandes en données.

Pour éviter des coûts inattendus après la migration vers le cloud, les organisations doivent agir avec anticipation pour ce qui est de la gestion des ressources et des coûts. Ce fonctionnement implique une surveillance étroite des tendances d'utilisation, afin d'identifier les modèles et les anomalies, ainsi que l'établissement de politiques claires en matière de gouvernance des coûts, afin de définir la propriété et la responsabilité. L'automatisation des tâches, comme le dimensionnement et la planification des ressources sous-utilisées, peut contribuer à réduire le gaspillage et à optimiser les dépenses. En outre, la définition de budgets et d'alertes au sein des plateformes cloud fournit des signaux d'alerte précoces avant que les coûts ne dépassent les seuils acceptables, aidant ainsi les équipes à garder le contrôle tandis que les environnements évoluent.

Notions de sécurité à prendre en compte lors de la migration

Chaque stratégie de migration doit intégrer la sécurité comme un aspect fondamental du processus, notamment :

Importance de la préparation avant le réhébergement

Il ne suffit pas de copier une application sur le cloud pour qu'un hébergement réussisse. Les basculements mal exécutés peuvent se traduire par des :

Un problème courant : les clients ou les partenaires peuvent utiliser des adresses IP statiques liées à l'ancien datacenter d'une application. Si ces adresses IP ne sont pas mises à jour de leur côté, le trafic échoue. Les entreprises doivent anticiper ces dépendances et se coordonner de manière anticipée avec les parties impliquées afin de garantir un basculement fluide.

Un réhébergement bien planifié tient compte des éléments suivants :

  • Plans de communication avec les clients et les partenaires
  • Environnements de test et options de restauration
  • Documentation claire des modifications des points de terminaison ou de l'infrastructure

Comment Cloudflare prend en charge la modernisation des applications

Cloudflare accélère la modernisation des applications en transformant la vidéo et les images, les applications d'équilibrage de charge et la résolution DNS à l'échelle mondiale pour des performances rapides et fiables. Une protection automatisée vous permet de vous protéger contre les bots, les DDoS et les attaques zero-day, tandis que l'observabilité intégrée assure la conformité dans les environnements cloud. Avec ces fonctionnalités, Cloudflare renforce chaque couche de la pile d'application afin de proposer une modernisation sécurisée, performante et prête pour l'avenir.

En savoir plus sur la modernisation des applications.